Revue Etho-logique

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L’éthologie, une solution pour éviter les accidents avec les chevaux

Dépêche AFP

dimanche 11 septembre 2005, par Agnès Maillard

Petite dépêche qui est tombée sur les télescripteurs de l’AFP en ce dimanche 11 septembre et qui fait la part belle à l’éthologie. Ceci sonne-t-il le glas des murmureurs au profit des éthologues équins ?

L’éthologie équine, basée sur l’observation du cheval en milieu naturel, offre des solutions pour renforcer la sécurité avec les chevaux, qui provoquent parfois des accidents graves voire mortels lorsque, manipulés ou montés, ils prennent peur.
La Mutualité sociale agricole (MSA), qui a ouvert 2.272 dossiers d’accidents l’an passé, "travaille aujourd’hui sur l’approche du cheval avec des comportementalistes équins", explique Nausicaa Lhotellier, responsable de la prévention des risques professionnels à la MSA, au cours des 6e rendez-vous éthologiques du haras de la Cense (Yvelines), organisés jusqu’à dimanche soir.

Des cavaliers promènent leurs chevaux
Denis Charlet (AFP/AFP/Archives - dimanche 11 septembre 2005, 9h44)

Parmi les 500.000 licenciés de la Fédération française d’équitation (FFE), 6.000 cavaliers ont été accidentés en 2003, révèlent les statistiques du cabinet Pezant, assureur de la FFE, qui enregistre 5 à 10 décès en moyenne par an.
Fondée sur la compréhension du cheval, l’équitation éthologique, qui a fait son entrée dans les centres équestres depuis quelques années, "s’inscrit dans une période de forte prise de conscience de la sécurité", estime William Kriegel, le directeur du haras.

"Pour anticiper les réactions d’un cheval, il faut bien connaître son fonctionnement mental, explique-t-il. En éthologie, le cheval apprend à faire confiance à l’homme".

Cette méthode de dressage vise à aider l’animal à gérer ses peurs naturelles. A l’état sauvage, le cheval est une proie qui trouve son salut dans la fuite. Pour lui, l’homme est un prédateur comme les autres.

L’éthologue crée un climat de confiance avec le cheval, ce qui facilite sa manipulation lors des soins, du pansage ou du toilettage, ainsi que dans la pratique de l’équitation, sachant que le risque zéro n’existe pas.

Avec des gestes simples, en faisant claquer par exemple un fouet autour du cheval jusqu’à ce qu’il reste immobile en accepte le vacarme autour de lui, l’éthologue désensibilise l’animal au bruit. Il le dresse aussi au respect de l’homme à terre, étant donné qu’un cheval est plus dangereux à pied que monté.

"On ne peut pas ôter la peur à un cheval mais on peut lui apprendre à la gérer", fait valoir le dresseur australien Andy Booth.

Fervent défenseur de l’équitation éthologique, révélée au grand écran par le film "L’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux" de Robert Redford, Andy Booth insiste sur "l’importance de ne jamais punir un cheval qui a peur, par crainte qu’il n’ait peur d’avoir peur".

L’éthologie équine devrait faire prochainement son entrée dans les écoles vétérinaires, selon Elsa Bocquet, assistante chef de clinique à Maisons-Alfort (Val-de-Marne). Pour elle, un cheval confiant et détendu se soigne plus facilement et guérit plus vite.

Le 9 août, Pierre Cazes, vétérinaire de formation et entraîneur de l’équipe de France d’équitation d’endurance, est décédé après avoir reçu un coup de sabot d’un cheval en plein thorax, en le remontant dans un van.

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