Revue Etho-logique

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Cinq nouvelles ourses introduites dans les Pyrénées en 2006

vendredi 30 septembre 2005

ARBAS (AFP) - La ministre de l’Ecologie Nelly Olin a annoncé dimanche à Arbas (Haute-Garonne) que cinq nouvelles ourses seraient introduites dans les Pyrénées entre le printemps et l’été 2006, tout en refusant de s’engager sur la suite.
Venue à Arbas pour les "Automnales de l’ours", organisées par les partisans du développement de l’ours dans les Pyrénées, la ministre a également rencontré une délégation de bergers ariégeois et béarnais, convaincus que la cohabitation est impossible "entre les animaux et le prédateur".
Devant ses contradicteurs, comme devant les élus locaux de ce petit coin des Pyrénées favorable à l’ours, la ministre s’est montrée soucieuse de maintenir un "équilibre" entre biodiversité et contraintes de l’élevage.

La ministre a souligné qu’après l’arrivée de ces 5 ourses de Slovénie, "on s’arrêtera là pour un très long moment". Elle a déclaré "qu’une réintroduction massive aurait été une grave erreur".

Le prédécesseur de Mme Olin, Serge Lepeltier, avait annoncé en janvier 2005, un plan ambitieux visant à doubler la population d’ours (14 à 18 ours actuellement) en trois ans, avec une première introduction de cinq ours à l’automne 2005.

La ministre a aussi voulu prolonger la concertation à l’occasion de ce week-end de fête et de débats "de l’association du pays de l’ours-ADET", auxquels s’étaient invités, sans incident, une centaine d’opposants vêtus de tee-shirts annonçant "ours en liberté, vies en danger".

La répartition géographique des cinq femelles que la France va aller chercher en Slovénie ne sera déterminée qu’en fin d’année, après une nouvelle réunion "avec les associations, les chasseurs, les éleveurs et les élus", sans doute en octobre à Toulouse.

Les femelles devront être réparties entre les Pyrénées-Atlantiques -où ne subsistent actuellement que 4 mâles depuis que la dernière femelle Cannelle a été tuée par un chasseur il y a un an- et les Pyrénées centrales.

Cette zone qui regroupe la partie montagneuse de l’Ariège, de la Haute-Garonne et des Hautes-Pyrénées a accueilli les premiers ours slovènes introduits en 1996 et 1997, tout près d’Arbas, à Melles (Haute-Garonne).

Les communes d’Arbas et Burgalays en Haute-Garonne ont réaffirmé dimanche leur candidature pour accueillir des ourses et Massat (Ariège) est prête à les rejoindre.

En ce qui concerne le Béarn, où l’opposition d’éleveurs relayés par les élus est la plus forte, la ministre a appelé l’Institution patrimoniale du Haut-Béarn (IPHB) à "se déterminer avant le 15 décembre" sur sa candidature. L’IPHB est revenue pour l’instant sur son offre initiale de réintroduction de deux femelles.

Si les plus chauds partisans de l’ours s’interrogent sur la viabilité d’un seul lâcher, estimant que la survie de l’espèce suppose un groupe de population minimum de 30 ours, le maire d’Arbas François Arcangeli (PS) a considéré dimanche que "c’est déjà bien, l’annonce de la ministre est une très bonne nouvelle".

Pour concrétiser le projet gouvernemental, Mme Olin a annoncé qu’elle se rendrait "jeudi et vendredi en Slovénie pour y signer un protocole d’accord". "On n’achète pas des ours, on négocie un traité", a-t-elle tenu à souligner.

Elle a aussi précisé que ces 5 animaux arriveraient au printemps prochain "en toute transparence", une fois que le plan détaillé des lâchers aura été adopté.


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