Revue Etho-logique

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Ouest-France

Il étudie les moeurs des pensionnaires du zoo

Roland GAURON

dimanche 17 août 2008

Reportage. Au zoo de Mervent, l’étude du comportement des animaux captifs est une priorité. C’est le travail de Guillaume Romano. Un métier méconnu.

Une petite fille meurt d’envie de caresser les lémuriens.

L’accueil du public et le respect du cadre de vie naturel sont difficiles à concilier. C’est justement ce qui a attiré Guillaume Romano vers l’éthologie.

Au Natur’zoo de Mervent, Guillaume Romano veille au respect de la loi de la jungle. Cela peut paraître étrange mais son travail, éthologue, consiste à analyser le comportement des animaux en captivité. Face à l’extinction de certaines espèces, l’éthologie permet à terme la réintroduction d’animaux nés dans des zoos.

Pour ce faire, les conditions de vie doivent s’apparenter à celle du milieu d’origine. « Nous sommes l’un des rares zoos à montrer des tigres dans une forêt. » Cette préoccupation est à la base de la réouverture du zoo en avril dernier. C’est pourquoi la structure accueille un couple de lions d’Angola, une espèce menacée. Seuls les loups ne sont pas concernés. «  Il y a déjà beaucoup de reproduction en captivité. Nous n’avons ici que des mâles. »

Borego, chef des capucins

Après les loups, les lions et les tigres, vient l’enclos des singes capucins. De suite, Borego, le chef du groupe, pousse un cri en sa direction. « C’est un comportement de défense de son territoire. Il tourne en rond et fronce des sourcils. Si je fais partie de son environnement, je n’appartiens pas à son groupe. » Tout le problème est de ne pas interagir. Pour l’étude, l’équilibre social du groupe ne doit pas être perturbé.

Le travail de recherche se concentre notamment sur les lémuriens. Ils disposent d’un enclos boisé de 8 000 m² où le public peut entrer. « Les lémuriens se sont partagé ce territoire. Chaque espèce domine une zone. » Alors qu’il prononce ses mots, un cri venu du fond de la jungle parcourt l’enclos. « C’est un cri territorial. On peut l’entendre à trois kilomètres à la ronde. Nos voisins doivent être contents », s’amuse-t-il.

Une petite fille meurt d’envie de caresser ces petites bêtes poilues. L’accueil du public et le respect du cadre de vie naturel sont difficiles à concilier. C’est justement ce qui a attiré Guillaume Romano à l’éthologie. « Beaucoup de mes collègues préfèrent la nature. Moi, je souhaitais être à l’interface entre la recherche et le public. » Pari réussi, les personnes rencontrées sur le parcours sont immédiatement captivées.

Natur’Zoo de Mervent. Ouvert d’avril à août : 10 h-19 h ; de septembre à novembre : 14 h-18 h. Tarif : 10, 50 €, réduit : 6,50 €

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