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La femme est le propre de l’homme
Par Bisaëlle
samedi 2 décembre 2006
Vous connaissez sûrement l’ethnologie, qui étudie les peuples, les humains, leurs cultures et habitudes à travers la planète. Eh bien cela fait longtemps que j’ai commencé un bouquin sur l’éthologie, science qui étudie le comportement animal. L’auteur a tenté ensuite de concilier les deux thèmes pour développer la spécificité des caractères féminins pour l’espèce humaine. Parce que la femme, la séduction, la différence entre les sexes, la ménopause, ce n’est pas chez tous les mammifères pareil, sans compter les pondeurs de toute sorte !
Je l’ai enfin fini. L’auteur m’avait fasciné lors de son interview à la radio. Le bouquin est un peu plus ardu mais finalement, cela se laisse bien aborder. La parade séductrice des oiseaux, leur plumage attirant et le lien avec les parasites qui aiment s’y développer, les différences attirances pour la reproduction. Pourquoi les hommes préfèrent les femmes à la peau plus claire, quelle est l’influence de la mode du bronzage actuellement ? Quelle est la fonction de la ménopause chez la femme humaine alors que ce phénomène se retrouve peu chez l’animal ou de façon bien moins marquée ? Plusieurs théories sont expliquées, décortiquées. Je me perdais un peu au fil des raisonnements, ce n’est pas si concis que je l’attendais d’une étude de ce genre mais avec le résumé de fin de chapitre et les titres ponctuant la réflexion, on peut à postériori se mettre au clair avec les idées développées.
Le ton est amusant, les références multiples et variées. Pour moi qui lit principalement des romans, j’ai ressenti le plaisir d’apprendre avec moins d’austérité qu’à l’école. Bien sûr, c’est de la culture confiture mais très intéressant.
Sur la ménopause par exemple : elle serait apparue pour que la femme puisse vivre plus longtemps, le fait d’accoucher et d’allaiter des enfants étant exténuant. Et aussi parce que le petit humain met un sacré bout de temps à devenir autonome, si la maman meurt trop tôt (mettons qu’elle ait accouché à 70 ans) il ne survivrait pas. Sauf s’il y a une grand-mère (donc une femme ménopausée dont les enfants ont fini de grandir) qui aide à se nourrir ou à s’occuper des gamins.
Et aussi, pourquoi notre période fertile est plus ou moins régulière, pas constante, bref "dissimulée", alors que certaines femelles singes affichent un rouge vermillon au derrière pour signaler leur réceptivité ? Un brouillage de piste pour éviter de tomber enceinte à tout bout de champ, pour dissimuler du même coup la paternité en cas de copulation avec différents partenaires, parce que le sexe n’est pas qu’à visée reproductive, etc.
Ca s’intitule La femme est le propre de l’homme, de l’ethologie animale à la nature humaine, de Rolf Schäppi, psychiatre, psychotherapeute et éthologue suisse.
