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Le Soleil
Cheval passion
par Valérie Lesage
samedi 5 août 2006
« On avait 18-20 ans et on défendait notre manière de travailler à fond. Mais personne n’a jamais cru à notre efficacité », se souvient Magali Delgado.
Ils s’appellent Frédéric Pignon et Magali Delgado. Ils ont grandi avec les chevaux et ne les ont jamais quittés. Ils se sont rencontrés par les chevaux et ne se sont jamais quittés. Depuis trois ans, ces amoureux fous séduisent les spectateurs de Cavalia par leur relation de symbiose avec les chevaux.
Un geste, une caresse, et leurs chevaux se cabrent, font un salut, se couchent, se relèvent, reculent ou piaffent. En s’amusant.
« Quand on a ouvert notre première écurie, on était des marginaux, des fous qui parlaient à leurs chevaux. On nous disait artistes, pas entraîneurs », se rappelle Frédéric Pignon.
« On avait 18-20 ans et on défendait notre manière de travailler à fond. Mais personne n’a jamais cru à notre efficacité », ajoute Magali Delgado.
Leur persévérance dans la douceur leur a donné raison. Les codirecteurs équestres de Cavalia ont été des précurseurs dans ce qu’on appelle le dressage éthologique, c’est-à-dire basé sur le comportement des chevaux vivant en liberté. Ça ne les a pas empêchés de participer à tous les grands spectacles équestres d’Europe et, dans le cas de Magali, de remporter d’importantes compétitions nationales de dressage avec son fidèle Dao.
Les deux entraîneurs ont hérité de leurs parents la passion des chevaux. L’un a grandi dans l’ouest de la France, l’autre dans le sud. Ils se sont rencontrés dans un centre équestre où elle donnait des cours de dressage et lui, de voltige.
« Nos parents nous ont donné une grande richesse : le respect des animaux », souligne Magali.
Comme Frédéric, elle a subi un choc en quittant l’élevage familial pour entrer dans le système d’éducation classique du monde équestre.
« Des professeurs me disaient : “Arrache-lui la gueule, le laisse pas faire !” Cette mentalité, pour moi, c’est de la violence. Chez moi, on n’a jamais traité un cheval de con, c’était interdit. Le cheval a une personnalité, tu la respectes », dit-elle.
L’approche classique en est une de domination. Le cheval refuse de sauter, le cavalier le ramènera devant le saut jusqu’à ce qu’il obéisse. Et s’il refusait juste parce qu’il est fatigué ou qu’il a mal ? Et si on arrêtait l’entraînement avant la fatigue, l’échec et la confrontation ?
« Beaucoup d’entraîneurs utilisent la fatigue ou la soumission pour arriver à leurs fins. On a voulu donner une autre orientation. Si le cheval se régale, il sera bien et le lendemain, il fera encore mieux », estime Frédéric Pignon.
Pour développer leur approche attentive, lui et sa femme ont passé beaucoup de temps à observer leurs chevaux vivre dans les prés du Vaucluse. En comprenant l’organisation sociale de la harde, le couple arrive à respecter le rôle de chaque animal. Par une fine connaissance des caractéristiques de chaque lignée, il saisit mieux le tempérament de chaque cheval.
Jeu de patience
« On est toujours dans la recherche, dit Frédéric, ça devient même un peu fatigant parce qu’on ne se contente jamais de ce que l’on a ! Mais beaucoup de gens se contentent des acquis, se disent qu’ils ont toujours fait les choses d’une telle manière. Pour moi, ça explique bien des problèmes... »
Alors, le travail avec les chevaux n’en est plus un. C’est un jeu. Un jeu de patience, mais un jeu quand même. Avec Frédéric, les chevaux évoluent sur scène dans une liberté encadrée. Les roulades et les cabrioles imprévues sont acceptées, seules les bagarres sont réprimées, doucement, mais fermement.
« On veut leur laisser beaucoup de liberté d’expression, on veut qu’ils soient acteurs de leurs numéros. Ils ont le sens de l’humour. Maintenant, ils connaissent les applaudissements, ils font des trucs sur scène qu’ils ne font jamais en entraînement », constate-t-il.
« Ils sont avides d’apprendre, on n’a jamais à forcer, ils ne disent jamais non. On récompense si on a un petit mieux, on fait beaucoup de renforcement positif », ajoute Magali.
Résultat ? Les chevaux sont heureux même dans l’effort. Ça se voit sur scène. Et l’histoire de Templado fait foi de tout. À 18 ans, son maître le trouvait âgé pour l’exigeante tournée de Cavalia. Resté en France avec son frère cheval et un entraîneur de longue date, il s’est mis à déprimer et à maigrir. Trois mois plus tard, il rejoignait la troupe et retrouvait toute sa vivacité.
« Si je ne l’avais pas vu de mes yeux, je n’y aurais jamais cru », dit Frédéric Pignon.
Source : Cyberpresse
Messages
1. Cheval passion, 25 août 2006, 18:18, par Danièle Mirat
Dressage éthologique me heurte...
Je ne ferai que proposer à la lecture, le communiqué ci-dessous :
...."Après discussion et vote lors de l’assemblée générale 2003, il a été décidé que le président de la SFECA adresse aux responsables de la fédération ainsi qu’à la rédaction des principales revues d’équitation un courrier libellé dans les termes suivants :
Je vous écris au nom de la communauté des éthologistes français pour attirer votre attention sur l’usage erroné qui est fait de notre science dans le monde du cheval. Nous constatons une tendance croissante à utiliser le terme d’éthologie dans des contextes non appropriés, et cela souvent à des fins commerciales. Cet usage incorrect se voit relayé par les médias, ce qui ajoute encore à une confusion à laquelle nous ne souhaitons pas être associés.
Le statut d’éthologiste requiert une formation et des connaissances spécifiques sur le comportement animal. Nous souhaitons que les termes d’éthologie et d’éthologiste soient réservés à la discipline scientifique et aux personnes qui auront reçu un enseignement dispensé par un encadrement scientifique. Il est abusif de parler d’équitation éthologique, de stages d’éthologie ou de formation à l’éthologie pour désigner des stages d’équitation encadrés par des dresseurs ou des enseignants diplômés d’équitation, ceci ne préjugeant en rien de leur qualifications dans leur domaine de compétence propre...."
En ajoutant, et pour finir, des propos de Michel Antoine Leblanc auteur de "Cheval, qui es-tu ? L’éthologie du cheval : du comportement naturel à la vie domestique" :
..."Parler d’éthologie du cheval est devenu banal et même plus encore, suffisamment à la mode semble-t-il, pour servir de caution et donner un label de sérieux et de qualité « scientifique » à des écrits, à des pratiques, voire à des formations qui, quels que puissent être éventuellement par ailleurs leur qualité et leur intérêt intrinsèques, notamment en matière de dressage ou plus généralement de pratique de l’équitation, n’ont d’éthologiques que le nom !"....
Danièle Mirat
1. Cheval passion, 29 août 2006, 14:14
ck : mais oui Danièle, on est tous bien d’accord, mais aussi qu’elle galère pour "pister" les vrais ethologues et savoir où, quand et comment les trouver.
Ha eux on peut dire que ce ne sont pas les rois de la communication.
Meme en farfouillant sur les sites des Universités et Ets de recherche, il est très très difficile de se procurer leurs écrits.
Alors si tu, vous, avez des pistes.....merci infiniment de les faire partager.
2. Cheval passion, 28 septembre 2006, 20:29
"On ne peut pas ne pas communiquer" Paul Watzlawick.
"Qui que l’on soit, quoi que l’on cherche, un chemin existe pour chacun d’entre nous que la curiosité habite" Anonyme.
3. Cheval passion, 14 octobre 2006, 16:58
La relation homme-cheval est possible grâce à l’équitation éthologique.
Du grec « ethos », les mœurs, et « logos », la science, l’éthologie est l’étude du comportement des animaux dans leur milieu naturel.
En équitation certaines méthodes naturelles ont fait leur apparition, ces dernières années en France. Elles se proposent d’aborder les problèmes du cheval en remettant en cause les rapports homme-cheval.
Certains américains comme Pat Parelli, John Lyons... et européens tels qu’Élisabeth de Corbigny, Nicolas Blondeau ont développé ou utilisé ces méthodes naturelles.
Ainsi, plusieurs méthodes existent, comme la méthode PNH, J Lyons, Blondeau, La Cense.
La communication est alors possible entre homme et cheval par un mode plus accessible à l’animal. Mais, ces méthodes restent, en général assez méconnues, même par les enseignants.
Il est possible d’effectuer des stages d’équitation éthologique. La liste des centres agréés est disponnible sur http://www.ffe.com/?cat=1&fic=infos/formation/equitation_ethologique.html
2. Cheval passion, 14 octobre 2006, 14:49
je ne suis pas une spécialiste ... je suis simplement une des premières "clientes" des Delgado, à qui j’ai acheté en 1986 un de leur poulain, fils de Perdigon VI. Ils n’étaient pas connus en ce temps là (presque reclus aux Hautes Courennes) et on ne parlait pas d’éthologie non plus.
Attirée avant tout par la beauté du cheval lusitannien et sans pourtant le connaître, je suis arrivée chez eux plus ou moins "par hasard" (je ne crois pas au hasard). Ils n’avaient pas beaucoup de chevaux à présenter, mais je leur fis confiance en raison de la qualité, de la sincérité et de la simplicité de leur accueil et achetai Revoltoso (quel nom !) avec qui j’ai eu tant et tant de plaisir. Equilibré, n’ayant peur de rien, ayant des aptitudes au dressage, je n’ai jamais regretté mon achat car le cheval a toujours été à la hauteur, moi pas. Foin de ces cavaliers qui se prétendent tels mais qui sont incapables de se remettre en question et qui changent de cheval comme de chemise.
Il y a autant de cavaliers qu’il y a de chevaux. Je veux dire : qui peut juger ? Magali Delgado et Fred Pignon n’ont peut-être pas de "diplôme d’étholoue" mais ils en ont cerainement beaucoup à apprendre à ceux qui se prétendent tels.
Qu’y a-t-il de scientifique dans la compréhension du cheval ? Au contraire, il y a de de l’humilité, de la magie ... c’est le travail d’une vie. On ne peut certainement pas s’improviser "cheval". Il faut le vivre. "C’est un rêve" comme me le disait récemment Pierre Delgado que la famille a pu par bonheur réaliser.
Pour le surplus, ce ne sont pas eux qui se sont affublés de l’étiquette "éthologue". Ils n’ont certainement pas besoin de cela.
Que signifie dès lors "Nous souhaitons que les termes d’éthologie et d’éthologiste soient réservés à la discipline scientifique et aux personnes qui auront reçu un enseignement dispensé par un encadrement scientifique". Celà n’a pas de sens. En Suisse, il suffit de quelques heures de formation pour obtenir un tel titre. Que représente-t-il en regard d’une vie passée au côté des chevaux ?
A bon entendeur, salut ...
Françoise Hirt (Genève, Suisse)