Revue Etho-logique

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Centre Georges Canguilhem

HISTOIRE DES SCIENCES DU COMPORTEMENT ANIMAL

Réécrire l’histoire de l’éthologie à la lumière des études sur le comportement animal en France sous la Troisième République (1870-1940)

lundi 19 avril 2004

La vision la plus courante de l’histoire de l’éthologie, l’étude du comportement animal en milieu naturel, a valorisé le travail du zoologiste Konrad Lorenz, Prix Nobel en 1973, et, parallèlement, a négligé ou dévalorisé d’autres approches du comportement animal.

Un premier point consistera à mettre à jour la stratégie à laquelle eut recours Lorenz afin de légitimer sa propre approche du comportement animal. Nous montrerons en particulier comment, en polarisant le champ des études sur le comportement animal selon un axe que nous analyserons, Lorenz omit ou dévalorisa d’autres approches parmi lesquelles les sciences du comportement animal telles qu’on les pratiquait en France.

Nous chercherons ainsi à inscrire le développement de ces sciences dans un contexte marqué par une représentation néo-lamarckienne du vivant, une réactivation du débat vitalo-mécaniste, ainsi que de nouvelles interrogations méthodologiques quant à la question de l’étude du vivant entre laboratoire (laboratory approach) et milieu naturel (field approach).

Enfin, nous insisterons sur les spécificités du paysage institutionnel français et les impératifs idéologiques de la Troisième République et analyserons leurs influences sur le développement de ce champ. En particulier, nous montrerons comment les études du comportement animal furent conditionnées par l’émergence d’autres disciplines comme la psychologie et la sociologie et comment elles purent être instrumentalisées, voire marginalisées par ces dernières. De même, nous mettrons en évidence l’émergence d’une pensée " sociobiologique " au service du Credo solidariste de la Troisième République.

Le cas français nous permettra donc d’illustrer une alternative à l’éthologie lorenzienne, alternative plus ouverte dans la mesure où elle valorisait d’utres modèles animaux (ici, les insectes et les singes), d’autres sujets de recherche (non seulement l’instinct mais aussi l’intelligence animale), et cherchait à combiner une approche de laboratoire et de terrain. Ainsi, les études françaises indiquent bien que l’histoire de l’éhologie devrait être élargie afin d’embrasser d’autres approches du comportement animal.


Jeudis 29 avril et 6 mai, mardi 18 mai, jeudis 19 et 27 mai de 18h30 à 20h30
Salle J3, Parvis Jussieu, patio entre les tours 54 et 55
2, place Jussieu - Paris 5e


Centre d’études du vivant
cev@paris7.jussieu.fr
http://www.diderotp7.jussieu.fr/cev